Papillon d’ombres

 

 

Cette nuit-là, j’ai décidé de ne pas me tuer. Pas tout de suite.

La soirée avait été lourde et silencieuse.

Quelques regards échangés, vite fuyants.

Plus de non-dits que d’échanges.

Et pourtant, toute cette tendresse dans sa main sur moi.

Et pourtant, tout cet amour dans ma tête sur son épaule.

Une fois dans le lit, après qu’il se soit endormi, les larmes sont venues.

Intarissables, lourdes, à peine silencieuses.

Et ce vide qui m’envahit.

Et cette certitude que rien ne vaut rien.

Et cette évidence que je ne vaux rien.

Un battement de cil.

Un papillon d’ombres.

Un souffle égaré.

Puis, il s’est retourné vers moi.

Dans son sommeil, il m’a prise.

Il m’a souri.

Et le tumulte s’est évanoui.

Imperceptible.

Comme une illusion.

Alors, cette nuit-là, j’ai décidé de ne pas me tuer.

Pas encore.

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